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Monsieur le Prince héritier, cher Mohamed Ben Salmane,

Le royaume d’Arabie saoudite et la France ont co-présidé du 28 au 30 juillet 2025 une conférence internationale de haut niveau relative au « règlement pacifique de la question de Palestine et à la mise en œuvre de la solution des deux Etats », c’est-à-dire à la création d’un Etat palestinien à l’Ouest du Jourdain, et ont pris l’initiative d’appuyer une résolution allant en ce sens lors de l’assemblée générale des Nations Unies en septembre. De nombreuses nations, tant occidentales que musulmanes s’y sont joints. Etes-vous certain qu’une telle décision est conforme à la géographie et va dans le sens de l’histoire et conduira à la paix juste et durable que tout le monde souhaite ?

Un peu de géographie

Vous, dont le pays s’étend sur plus de 2 millions de km2 et souffre malgré tout de l’existence d’un Etat ennemi à sa frontière sud, vous savez que le mantra qu’on nous ressasse depuis des décennies, « deux peuples vivant en paix à l’intérieur de frontières sûres et reconnues », ne peut s’appliquer à un Etat qui n’occupe que 22.000 km2, un centième de votre grand pays, avec 7 ennemis qui s’acharnent à sa perte et une frontière hostile située à quelques km de l’aéroport international ! C’est ce mouchoir de poche indéfendable, on l’a vu le 7 octobre 2023 et on le voit encore, que beaucoup de musulmans voudraient récupérer en brandissant leur slogan « de la rivière à la mer », slogan partagé par de nombreuses personnes du monde occidental, obnubilées par ce qui se passe en ce petit coin du globe sans prêter la moindre attention aux malheurs du reste du monde, et souvent poussés plus par une haine des juifs ou par ce que nous appelons panurgisme, que par une connaissance du dossier.

Il est vrai qu’Israël, que beaucoup de pays arabes ne veulent même pas appeler par son nom, lui préférant celui d’entité sioniste, est plus fort sur les champs de bataille que sur les plateaux de télévision. Vous savez bien qu’il y a davantage de famine au Soudan ou en Erythrée qu’à Gaza, il suffit de regarder les photos des membres du Hamas ou même des enfants qui brandissent des casseroles sur commande. Les seules vraies victimes de la famine sont les otages israéliens dont beaucoup sont morts aujourd’hui. Vous savez que, s’il y avait vraiment une famine, l’Egypte s’obligerait à les accueillir. Vous savez que ces enfants maladifs qu’on montre aux téléspectateurs compatissants sont souvent victimes de maladies congénitales et non de malnutrition.

L’inversion accusatoire

Vous connaissez le principe de l’inversion accusatoire qui consiste à accuser Israël de tous les maux dont on est responsable : apartheid, colonisation, épuration ethnique, génocide, racisme, j’en passe. Vous savez bien que ces accusations sont fausses et s’appliqueraient plutôt à certains pays accusateurs. Vous savez bien qu’il n’y a quasiment plus de juifs dans la plupart des pays dits arabes et qu’il y a beaucoup d’arabes en Israël et que ceux-ci bénéficient des mêmes droits civiques que leurs compatriotes juifs, il y en a même à la Cour suprême et, s’ils sont libres de partir, la plupart n’y tiennent pas du tout.

Depuis des décennies, on nous rebat les oreilles avec l’idée que ce qu’on appelle la « solution à deux Etats » est le seul et unique moyen de régler ce différend séculaire qui date d’avant même la création de l’Etat d’Israël.

Vous savez que le peuple juif occupe depuis des millénaires cette langue de terre. Il y en a des traces partout, non seulement à Jérusalem, Jaffa ou Saint Jean d’Acre mais aussi à Gaza ainsi qu’à Hebron ou Jericho, sis en Cisjordanie, aussi appelée Judée-Samarie. Vous savez qu’Israël a été créé après la deuxième guerre mondiale, et a accueilli 400.000 juifs rescapés de la Shoah mais on passe souvent sous silence qu’Israël a accueilli une grande partie des communautés juives qui habitaient naguère dans la plupart des pays arabes. Elles y étaient implantées bien avant l’arrivée de l’islam et elles ont dû en partir, principalement après la création de l’Etat d’Israël, dans des conditions souvent dramatiques, laissant tout derrière elles. Vous savez qu’il y avait aussi des tribus juives dans votre pays, mais c’est une autre histoire, c’était au temps du Prophète !

Les juifs exilés des pays arabes

Ils étaient près d’un million, dont 140.000 en Algérie, 75.000 en Egypte, 100.000 en Iran, 135.000 en Irak, 24.000 au Liban, 38.000 en Libye, 265.000 au Maroc, 105.000 en Tunisie, 55.000 au Yemen. Il n’y en a pratiquement plus nulle part, sauf en Iran et au Maroc où ils ne sont que quelques milliers. Vous savez que l’Allemagne a fait amende honorable après la Shoah et a passé des accords avec Israël pour tenter de se racheter, au moins financièrement mais aucun pays musulman n’a jamais indemnisé ses juifs pour la perte de leurs terres et de leurs biens. Leur valeur vient d’être estimée par des spécialistes à  263 milliards de dollars. Mais les réfugiés juifs ne demandent pas un illusoire droit au retour. Ils demandent simplement que leur statut soit reconnu et que leurs pays d’origine veillent à ce que leur soit faite une place dans le Moyen-Orient où ils se sont réinstallés, en appliquant le principe reconnu par l’ONU, dit mandat de Madrid, de l’échange de territoires contre la paix.

Vous savez que tous les juifs originaires des pays arabes et d’Iran ont trouvé refuge au milieu du siècle dernier en Europe, en Amérique et surtout en Israël. Ils y ont été d’abord parqués dans des camps de réfugiés mais ils ont rapidement pris racine et se sont intégrés. Si vous visitez un jour Israël, vous aurez du mal à y trouver le moindre camp de réfugiés !

Parallèlement, vous savez que près de 600.000 arabes de Palestine ont quitté leurs villes et leurs villages en espérant y revenir après la guerre d’indépendance d’Israël et qu’en dehors de la Jordanie, ils ont été parqués dans des camps de réfugiés mais, contrairement aux camps des juifs, disparus depuis longtemps, ces camps subsistent encore aujourd’hui et se sont développés, avec maintenant, compte tenu de leur croissance démographique, plusieurs millions de personnes qui y vivent dans le fol espoir de retrouver la terre de leurs ancêtres.

Des réfugiés de père en fils

Vous savez que les Nations Unies, qui ont naguère approuvé la création de l’Etat d’Israël, dont l’existence a été rejetée à plusieurs reprises, armes à la main, par ses voisins arabes, ont créé à l’époque un organisme unique au monde, l’UNRWA, chargé de s’occuper des réfugiés palestiniens en leur donnant le statut sans égal de réfugié de père en fils. Les pays d’accueil veillaient à ce qu’ils ne s’intègrent pas, tandis que les réfugiés juifs étaient pris en charge par leurs frères mais nullement par l’ONU. Vous savez que l’existence de ce statut est, par lui-même, un obstacle à la fin de ce conflit ancestral. Vous savez que les enfants des écoles de l’UNRWA apprennent dès leur plus jeune âge que leurs ancêtres ont été chassés de leur pays et qu’ils doivent espérer revenir un jour à Jaffa ou à Haïfa. Pensez-vous que la France ou la Pologne auraient pu rapidement faire une véritable paix avec l’Allemagne après 1945 si les petits Allemands dont les parents ont été chassés de l’Est avaient reçu un tel endoctrinement à l’école ?

Mais aujourd’hui, après le drame du 7 octobre 2023, qui a montré au monde entier que Gaza, libre depuis près de 20 ans et gavé de subventions des pays arabes, de l’Europe et des Nations unies, n’était pas exactement devenu le Singapour de la Méditerranée Orientale, le parti de la paix a quasiment disparu en Israël. Les habitants des kibboutz ravagés en faisaient partie. Il faut maintenant sortir des sentiers battus, trancher, comme Alexandre le Grand, le nœud gordien, constater que la « ligne verte » peut, moins que jamais, constituer une frontière sûre et reconnue. Vous savez que la plupart des pays arabes ou occidentaux qui vous accompagnent dans votre projet ont des frontières héritées de l’histoire, résultant souvent de guerres sanglantes et ont réussi, quelquefois en déplaçant des populations entières, leur unité et leur viabilité. Vous connaissez l’histoire des pays européens, du Brésil, du Canada ou de l’Australie. Et vous voudriez empêcher Israël d’avoir des frontières sûres, parce que cet Etat a été créé trop tard et que l’époque ne s’y prêterait plus ? Et créer un minuscule Etat hostile à côté d’Israël, composé de deux parties distinctes, faisant 5.860 km2 pour l’une et 365 km2 pour l’autre, dirigées par deux factions qui ne sont d’accord sur rien si ce n’est leur souhait de voir Israël disparaitre ?

Un peu d’histoire

Vous savez que la Palestine ottomane s’étendait, avant la guerre de 1914-18, des deux côtés du Jourdain. Les accords franco-britanniques dits Sykes-Picot (1916), qui organisaient le démantèlement de l’Empire ottoman, confiaient la Palestine à l’Empire britannique qui s’empressait, dès 1917, sous la plume de Lord Balfour, secrétaire d’Etat aux affaires étrangères de sa Majesté, de promettre à Lord Rothschild, leader de la communauté juive britannique, l’établissement d’un foyer national juif en Palestine.

Vous savez que dès 1919 l’émir Fayçal Ibn Hussein a signé avec Haïm Weizmann, dirigeant de l’Organisation sioniste mondiale, un accord sur le partage de la Palestine entre juifs et arabes. Sans faire la fastidieuse énumération des occasions manquées depuis lors, je vous rappellerai simplement que les négociations relatives au partage de l’Empire ottoman (traité de Sèvres et conférence de San Remo en 1920, traité de Lausanne en 1923) ont abouti à ce que la partie située à l’Est du Jourdain, faisant 89.000 km2, soit 76 % de la Palestine mandataire, soit finalement attribuée à un nouvel Etat arabe, la Transjordanie, devenue aujourd’hui la Jordanie, confiée à l’Emir Abdallah, frère de Fayçal, pour le consoler de ne pas avoir votre grand pays.

La partie occidentale (28.000 km2) était prévue pour accueillir l’Etat juif mais après la seconde guerre mondiale, les Nations Unies, ayant oublié ce premier partage, en ont décidé un deuxième que Ben Gourion a dû accepter, faute de mieux, mais que les pays arabes ont rejeté à plusieurs reprises. C’est de l’histoire récente, tout le monde la connait et je n’ai pas besoin de la développer mais il est clair que ce qu’on appelle solution à deux Etats n’est pas une solution durable. Dans cette « solution », Israël conserve ses 2 millions de citoyens arabes mais la Palestine se débarrasse de ses 500.000 « colons » juifs, pour devenir ce que nous appelons « judenrein ». Cette « solution » devrait d’ailleurs s’appeler solution à quatre Etats, en comptant séparément Gaza qui fera rapidement sécession de la Cisjordanie et, bien sûr, la Jordanie dont 60 % de la population est palestinienne, y compris la reine Rania et le prince héritier Hussein !

Vous savez que plusieurs guerres du siècle dernier se sont terminées avec de grands échanges de population. Vous savez que ce fut le cas du sous-continent indien et des Allemands des pays de l’Est dont des millions d’Allemands ont dû fuir en 1945 vers l’Ouest. Si vous allez en Allemagne, vous aurez du mal à y trouver des camps de réfugiés ni même des partis politiques qui représentent leurs descendants. Alors, pourquoi ne pas solder le conflit qui règne depuis 77 ans entre Israël et l’ensemble des pays arabes et l’Iran, par un échange de territoires contre la paix, conforme au principe de Madrid ?

Une solution durable

Votre Altesse royale, si je m’adresse à vous, c’est parce que vous êtes le seul à même de proposer et de faire approuver par une majorité d’Etats lors de l’assemblée générale des Nations Unies de septembre une solution durable à ce conflit, donnant au peuple juif un véritable avenir sur cette terre, sans craindre d’avoir à mener de nouvelles guerres de temps en temps contre des voisins hostiles et vengeurs. Vous êtes le seul à même d’expliquer aux chefs d’Etat arabes qui vous écoutent et qui vous apprécient, que la grande expatriation des juifs des pays arabes, jamais compensée, peut et doit être compensée par un transfert pacifique et organisé des populations de Gaza et de Cisjordanie vers la Jordanie, qui est la vraie Palestine arabe ou vers les pays arabes dont les juifs sont partis, logiquement au prorata de la taille des populations juives concernées.

La plupart de ces pays ne sont pas très chauds pour accueillir leurs frères, c’est un euphémisme, voyant l’exemple du Liban ou de la Jordanie où on sait qu’ils ont créé des troubles à plusieurs reprises, à commencer par l’Egypte qui, en violation du droit international, bloque sa frontière avec Gaza par un blocus hermétique, empêchant ainsi les pauvres Gazaouis, dont beaucoup voudraient partir, d’aller chercher fortune ailleurs, comme le font beaucoup d’Afghans, d’Erythréens ou de Syriens. Mais l’Egypte, que les médias se gardent bien de critiquer, on ne sait pourquoi, suivra votre exemple et accueillera sa quote-part de réfugiés palestiniens, sans même que Donald Trump ait à réitérer sa menace de leur couper les vivres !

Cela créera sans nul doute beaucoup de souffrance aux Palestiniens, qui ne sont pas tous responsables de la situation ni complices des méfaits du Hamas, mais moins de souffrance que si on attendait encore. Nul doute que cet échange de population aurait été plus facile en 1950 quand Gaza était peuplée de 60.000 habitants mais il sera plus facile en 2025 qu’en 2100 quand sa population aura encore décuplé !

Votre appel pour donner à l’Etat d’Israël des vraies frontières sûres et reconnues sera naturellement suivi par tous les pays arabes et musulmans, y compris par les pays chiites qui ne voudront pas faire cavalier seul. Il sera aussi suivi par les autres pays qui ont décidé de suivre le mouvement, en hurlant avec les loups, souvent par crainte d’émeutes dans les banlieues, ce qu’on appelle pudiquement chez nous l’importation du conflit.

En mettant fin à une guerre de 77 ans et en rejoignant bientôt, je l’espère, les accords d’Abraham, vous aurez bien mérité le Prix Nobel de la paix, conjointement avec Donald Trump qui a mis fin à une guerre de 12 jours et qui est, quels que soient ses défauts, l’un des rares chefs d’Etat occidentaux à avoir compris l’aphorisme d’Einstein sur la folie : faire plusieurs fois la même expérience en espérant qu’elle donnera enfin le résultat attendu.

Hubert Lévy-Lambert, ancien président fondateur des Amis du musée du monde séfarade (AMUSSEF) et président d’honneur de l’Institut européen du monde séfarade (INSSEF), cofondateur de l’Observatoire des Juifs réfugiés des Pays Arabes (OJRPA), section française de JJAC (Justice for Jews of Arab Countries)

Open Letter to MBS: Two States, Yes, But Not Four!

Your Royal Highness, Dear Mohammed Bin Salman,

The Kingdom of Saudi Arabia and France co-chaired a high-level international conference from July 28 to 30, 2025, on the « peaceful settlement of the question of Palestine and the implementation of the two-state solution, » that is, the creation of a Palestinian state west of the Jordan River, and are taking the initiative to support a resolution to this effect at the United Nations General Assembly this September. Many nations, both Western and Muslim, joined it. Are you certain that such a decision is in accordance with geography and is in keeping with history, and will lead to the just and lasting peace that everyone desires?

A Little Geography

Your Royal Highness, whose country covers more than 2 million km2 and yet suffers from the existence of an enemy state on its southern border, know that the mantra we’ve been hearing for decades, « two peoples living in peace within secure and recognized borders, » cannot apply to a state that occupies only 22,000 km2, one hundredth of your great country, with seven enemies hell-bent on its destruction and a hostile border located a few kilometers from the international airport! It is this indefensible sliver of land, as we saw on October 7, 2023, and we see it still, that many Muslims would like to reclaim by brandishing their slogan « from the river to the sea, » a slogan shared by many people in the Western world, obsessed with what is happening in this small corner of the globe without paying the slightest attention to the misfortunes of the rest of the world, and often driven more by hatred of Jews or by herd mentality, than by any knowledge of the issue.

It is true that Israel, which many Arab countries do not even want to call by its name, preferring that of “Zionist entity”, is stronger on the battlefield than on television talk shows. You know very well that there is more famine in Sudan or Eritrea than in Gaza; just look at the photos of Hamas members or even children brandishing pots and pans on command. The only real victims of the famine are the Israeli hostages, many of whom are dead today. You know that if there really were a famine, Egypt would be obliged to take them in. You know that these sickly children shown to sympathetic viewers are often victims of congenital diseases, not malnutrition.

Accusatory Reversal

You are familiar with the principle of accusatory inversion, which consists of accusing Israel of all the evils for which it is responsible: apartheid, colonization, ethnic cleansing, genocide, racism, and so on. You know very well that these accusations are false and might instead apply to certain accusing countries. You know very well that there are virtually no Jews left in most so-called Arab countries, and that there are many Arabs in Israel, and that they enjoy the same civil rights as their Jewish compatriots. Some even sit on the Supreme Court, and while they are free to leave, most don’t want to at all.

For decades, we’ve been bombarded with the idea that the so-called « two-state solution » is the one and only way to resolve this age-old dispute, which dates back to before the creation of the State of Israel.

You know that the Jewish people have occupied this strip of land for millennia. There are traces of them everywhere, not only in Jerusalem, Jaffa, and Acre, but also in Gaza, as well as in Hebron and Jericho, located in the West Bank, also known as Judea and Samaria. You know that Israel was created after the Second World War and welcomed 400,000 Jewish survivors of the Holocaust, but it’s often overlooked that Israel welcomed a large part of the Jewish communities that once lived in most Arab countries. They were established there long before the arrival of Islam and were forced to leave, mainly after the creation of the State of Israel, often in tragic circumstances, leaving everything behind. You know that there were also Jewish tribes in your country, but that’s another story; that was in the time of the Prophet!

Jews exiled from Arab countries

There were nearly a million of them, including 140,000 in Algeria, 75,000 in Egypt, 100,000 in Iran, 135,000 in Iraq, 24,000 in Lebanon, 38,000 in Libya, 265,000 in Morocco, 105,000 in Tunisia, and 55,000 in Yemen. There are practically no more of them anywhere, except in Iran and Morocco, where there are only a few thousand. You know that Germany made amends after the Holocaust and made agreements with Israel to try to redeem itself, at least financially, but no Muslim country has ever compensated its Jews for the loss of their land and property. Their value was estimated by experts at USD 263 billion. But Jewish refugees are not asking for an illusory right of return. They are simply asking for their status to be recognized and for their countries of origin to ensure that they are given a place in the Middle East where they have resettled, by applying the UN-recognized principle, known as the Madrid Mandate, of the exchange of land for peace.

You know that all Jews from Arab countries and Iran found refuge in the middle of the last century in Europe, the Americas, and especially Israel. They were initially herded into refugee camps, but they quickly put down roots and integrated. If you ever visit Israel, you will be hard pressed to find a single refugee camp there! At the same time, you know that nearly 600,000 Palestinian Arabs left their towns and villages hoping to return after Israel’s War of Independence. Outside of Jordan, they were herded into refugee camps. But unlike the Jewish camps, which have long since disappeared, these camps still exist today and have grown, with several million people now living there, given their population growth, in the desperate hope of returning to the land of their ancestors.

Refugees from Father to Son

You know that the United Nations, which once approved the creation of the State of Israel, whose existence was repeatedly rejected, with weapons in hand, by its Arab neighbors, created at that time a one-of-a kind organization, UNRWA, tasked with caring for Palestinian refugees by granting them the unparalleled status of refugee from father to son. The host countries ensured that they did not integrate, while the Jewish refugees were cared for by their brethren but not by the UN. You know that the existence of this status is, in itself, an obstacle to ending this age-old conflict. You know that children in UNRWA schools learn from a very young age that their ancestors were driven from their country and that they must hope to return one day to Jaffa or Haifa. Do you think that France or Poland could have quickly made a real peace with Germany after 1945 if the young Germans whose parents were driven from the East had received such indoctrination at school? But today, after the tragedy of October 7, 2023, which showed the entire world that Gaza, free for nearly 20 years and stuffed with subsidies from Arab countries, Europe, and the United Nations, had not exactly become the Singapore of the Eastern Mediterranean, the party of peace has virtually disappeared in Israel. The inhabitants of the ravaged kibbutzim were part of it. We must now think outside the box, cut, like Alexander the Great, the Gordian knot, and note that the « green line » can, less than ever, constitute a secure and recognized border. You know that most of the Arab or Western countries that support you in your project have borders inherited from history, often resulting from bloody wars, and have succeeded, sometimes by displacing entire populations, in their unity and viability. You know the history of European countries, of Brazil, Canada, and Australia. And you want to prevent Israel from having secure borders, because this state was created too late and the times are no longer right? And create a tiny hostile state alongside Israel, composed of two distinct parts, one 5,860 km2 and the other 365 km2, led by two factions that agree on nothing except their desire to see Israel disappear?

A little history

You know that Ottoman Palestine extended, before the 1914-18 war, on both sides of the Jordan River. The Franco-British Sykes-Picot Agreement (1916), which organised the dismantling of the Ottoman Empire, entrusted Palestine to the British Empire, which, as early as 1917, under the pen of Lord Balfour, His Majesty’s Secretary of State for Foreign Affairs, was quick to promise Lord Rothschild, leader of the British Jewish community, the establishment of a Jewish national homeland in Palestine.

You know that as early as 1919, Emir Faisal Ibn Hussein signed an agreement with Haim Weizmann, head of the World Zionist Organization, on the partition of Palestine between Jews and Arabs. Without going through a tedious list of missed opportunities since then, I will simply remind you that the negotiations relating to the partition of the Ottoman Empire (Treaty of Sèvres and San Remo Conference in 1920, Treaty of Lausanne in 1923) resulted in the part located to the East of the Jordan, covering 89,000 km2, or 76% of Mandatory Palestine, being finally allocated to a new Arab State, Transjordan, now Jordan, entrusted to Emir Abdullah, Faisal’s brother, to console him for not having your great country.

The western part (28,000 km2) was intended to house the Jewish state, but after the Second World War, the United Nations, having forgotten this first partition, decided on a second one, which Ben-Gurion had to accept, for lack of anything better, but which the Arab countries rejected several times. This is recent history, everyone knows it, and I don’t need to elaborate on it, but it is clear that what is called a two-state solution is not a sustainable solution. In this « solution, » Israel retains its 2 million Arab citizens, but Palestine gets rid of its 500,000 Jewish « settlers, » to become what we call « judenrein. » This « solution » should also be called a four-state solution, counting separately Gaza, which will quickly secede from the West Bank, and, of course, Jordan, whose 60% population is Palestinian, including Queen Rania and Crown Prince Hussein!

You know that several wars of the last century ended with large-scale population exchanges. You know that this was the case for the Indian subcontinent and for the Germans of Eastern Europe, millions of whom were forced to flee to the West in 1945. If you go to Germany, you will be hard pressed to find refugee camps or even political parties representing their descendants. So, why not settle the 77-year conflict between Israel and all the Arab countries and Iran with an exchange of territory for peace, in accordance with the Madrid Principle?

A lasting solution

Your Royal Highness, if I address you, it is because you are the only one capable of proposing and having approved by a majority of states at the United Nations General Assembly in September a lasting solution to this conflict, giving the Jewish people a real future on this land, without fear of having to wage new wars from time to time against hostile and vengeful neighbors. You are the only one capable of explaining to the Arab heads of state who listen to you and who appreciate you, that the great expatriation of Jews from Arab countries, never compensated, can and must be compensated by a peaceful and organized transfer of the populations of Gaza and the West Bank to Jordan, which is the true Arab Palestine, or to the Arab countries from which the Jews left, logically in proportion to the size of the Jewish populations concerned.

Most of these countries are not very keen on welcoming their brothers, to put it mildly, seeing the example of Lebanon or Jordan where we know they have created unrest on several occasions, starting with Egypt which, in violation of international law, blocks its border with Gaza with a hermetic blockade, thus preventing the poor Gazans, many of whom would like to leave, from seeking their fortune elsewhere, as do many Afghans, Eritreans, or Syrians. But Egypt, which the media are careful not to criticize, for some unknown reason, will follow your example and welcome its share of Palestinian refugees, without Donald Trump even having to repeat his threat to cut off their supplies! This will undoubtedly create a great deal of suffering for the Palestinians, who are not all responsible for the situation nor complicit in Hamas’s misdeeds, but less suffering than if we were to wait any longer. There is no doubt that this population exchange would have been easier in 1950 when Gaza had a population of 60,000, but it will be easier in 2025 than in 2100 when its population might have increased tenfold!

Your call to give the State of Israel real, secure, and recognized borders will naturally be followed by all Arab and Muslim countries, including Shiite countries that will not want to go it alone. It will also be followed by the other countries that have decided to follow suit, howling with the wolves, often for fear of riots in the suburbs, what we modestly call the importation of the conflict.

By ending a 77-year war and, I hope, soon joining the Abraham Accords, you will have well deserved the Nobel Peace Prize, along with Donald Trump, who ended a 12-day war and who, whatever his flaws, is one of the few Western heads of state to have understood Einstein’s aphorism on madness: doing the same experiment several times in the hope that it will finally produce the desired result.

Hubert Lévy-Lambert, former founding president of the Friends of the Museum of the Sephardic World (AMUSSEF) and honorary president of the European Institute of the Sephardic World (INSSEF), co-founder of the Observatory of Jewish Refugees from Arab Countries (OJRPA), French section of JJAC (Justice for Jews of Arab Countries)

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