Après Stéphane Benayoun, Bernard Bensaïd, Charles Canetti, Ronald Cicurel, Denis Cohen-Tannoudji, Paul Dahan, Yves Dana, Mireille Hadas-Lebel, Hervé Kabla, Yehuda Lancry, Sylvaine Messica, Fred Scetbon-Didi et Ariel Wizman, regardez l’interview de Nicole Cohen-Addad sur notre chaine Youtube
Née à Alger dans une famille d’origine espagnole, Nicole Cohen-Addad est néonatologue. Elle préside l’association des Compagnons du 8 novembre 1942, créée en 1943 pour remémorer l’action des Résistants d’Alger mobilisés contre le régime de Vichy pour aider au débarquement des Alliés en Afrique du Nord, tournant majeur de la seconde guerre mondiale.
Revivez la tragédie des juifs tunisiens
La tragédie des juifs de Tunisie, occupée par les nazis 6 mois en 1942, est abordée cette semaine dans le blog de Point of no return.
Visitez Mogador avec Harif
Sydney Corcos vous fait visiter Mogador (devenue Essaouira) le 20 avril à 20 h avec Harif
Hubert Lévy-Lambert au Cercle Bernard Lazare
A l’invitation de Joël Rochard, votre président a présenté le 15 avril le projet de musée du monde séfarade aux membres du Cercle Bernard Lazare. Un débat animé a suivi.
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Racontez votre histoire !
Les survivants de l’exil des pays arabes et musulmans vieillissent et disparaissent inexorablement. Ils doivent livrer le récit de leur vie passée et de leur déracinement. De plus en plus rares, ils sont d’autant plus précieux. Et indispensables pour faire œuvre de transmission. Avec votre aide, nous pouvons conserver leur histoire. Contactez-nous !
Envoyez votre candidature
Nous aurons quelques postes à pourvoir au sein du bureau de l’association lors de la prochaine assemblée générale. Si vous êtes intéressé, envoyez-nous votre CV et une lettre de motivation. (Vous devez être à jour de votre cotisation). Merci d’avance.
Et cultivez-vous avec ces livres
Les troubles de l’attention, Vivre et comprendre le TDAH, par Hervé Caci et Marie-Pierre Samitier
« Fais un effort ! Concentre-toi ! » C’est l’injonction que tous les enfants ont entendue un jour, et plus particulièrement les deux millions de personnes environ directement concernées en France par le Trouble du Déficit de l’Attention avec Hyperactivité (TDAH). Ce trouble du neurodéveloppement est l’un des sujets les plus traités dans la littérature scientifique et constitue un véritable problème de santé publique. Les patients, enfants et adultes, et leur entourage témoignent dans ce livre que leur parcours de soin est un véritable parcours du combattant, ainsi que celui des soignants. Dans un style accessible à tous, les auteurs s’attaquent aux idées reçues et à la stigmatisation des patients et de leur famille. Ils présentent les options thérapeutiques, médicamenteuses ou non, toutes étayées par des preuves scientifiques.
Hervé Caci est pédopsychiatre et docteur de l’Université Paris VII. Il exerce à l’hôpital de Nice où il a mis en place un protocole spécifique pour détecter les personnes qui souffrent du TDAH quel que soit leur âge.
Marie-Pierre Samitier est juriste, journaliste et écrivain. Sa famille maternelle illustre ce que Benjamin Stora appelle Les trois exils (notre lettre du 4 décembre 2020), depuis son arrière-grand-père maternel, Pierre Beck, exilé d’Alsace après Sedan et devenu officier de la Légion Étrangère à Sidi Bel Abbès, jusqu’à sa mère Danièle, exilée d’Algérie en 1962. Marie-Pierre a écrit de nombreux livres dont Au pied du mur, au cœur de la Terre Sainte en guerre (2010) ; Promis demain j’arrête! avec le Pr. Amine Benyamina (2013) ; Bourreaux et victimes: Faut-il tout pardonner? (2015) ; Faut-il être beau pour réussir ? avec le Dr. Sylvie Poignonec (2015) ; La mystérieuse Borrélia, sur la piste de la maladie de Lyme (2017), objet d’un débat avec le Pr. Christian Perronne en juin 2017 à la loge Anne Frank du Bnai Brith.
Flammarion, avril 2021, 312 p.
Le dernier juif, par Noah Gordon
« Il
s’adressa au Tout-Puissant, non pas en l’implorant, mais en l’interpellant avec
fureur : Quel est donc ce dessein divin qui conduit tant de mes frères à leur
perte ? Et à quelle fin as-Tu fait de moi le dernier juif d’Espagne ? »
1492. L’Inquisition s’abat sur l’Espagne,
décimant les juifs du royaume. L’un d’eux, Yonah, porte sur l’Histoire un
regard lucide d’enfant meurtri, témoin de la disparition des siens.
Cette épopée romanesque nous conduit des plaines
arides de Castille à la « Montagne sacrée » de Grenade, du détroit de
Gibraltar aux blancs sommets des Pyrénées.
Fresque flamboyante, Le dernier juif est un
passionnant voyage semé de rebondissements haletants et d’intrigues
entrecroisées. Cette grande fable savamment orchestrée, hymne à l’amour et à la
tolérance, dessine avec force le destin d’un héros pour incarner la mémoire de
son peuple.
Auteur du Médecin d’Ispahan (1986), best-seller international, Noah Gordon est un écrivain américain né en 1926. Le dernier juif a été l’un des dix romans les plus vendus au monde.
Traduit de l’anglais par Emmanuelle Farhi, Ed. Michel Lafon, 2001, 390 p.
Les Français d’Algérie, par Pierre Nora
Après l’annulation in extremis du sommet France-Algérie et la sortie du livre de Benjamin Stora, les Passions douloureuses (notre lettre du 27 mars). Il nous a paru intéressant de parler de ce livre de Pierre Nora, paru en 1960. Dans la préface de la réédition de 2012, l’auteur écrivait : « … Il est presque impossible aujourd’hui, pour qui n’a pas vécu ces sept interminables années, de comprendre l’intensité des passions investies dans l’affaire algérienne. Un demi-siècle plus tard, l’indépendance paraît un acquis naturel, une évidence historique à laquelle seuls s’opposaient quelques gros colons récalcitrants et une poignée de militaires prêts à tout pour conserver leur conquête.
C’est d’abord ne pas tenir compte, au niveau local, des trois dimensions capitales du conflit : les rapports avec le monde arabe et avec l’islam, dont l’Algérie, bien plus que la Tunisie ou le Maroc, constituait le point de contact et l’entremêlement intime ; les rapports avec la métropole, dont l’Algérie représentait à la fois trois départements et le dernier morceau de ce qui avait été l’Empire, la dernière figure, donc, d’une projection mondiale de la France ; les rapports enfin avec une armée dont on a maintenant oublié le poids traditionnel, l’omniprésence, le modèle social … une armée qui se considérait comme la dépositaire des traditions les plus sacrées de la nation.
C’est ensuite ne pas mesurer la multiplicité des enjeux politiques et nationaux. On ne peut comparer leur importance qu’à l’affaire Dreyfus, à la défaite de 1940 ou à la Résistance. En plus inextricable et compliqué. L’affaire Dreyfus, en effet, permit en définitive l’affermissement du régime et l’établissement sans retour de la République, alors que la guerre d’Algérie a provoqué l’effondrement de la République et, à travers une forme à peine déguisée de coup d’État, l’avènement d’une Ve République qui, au départ, n’avait rien d’apparemment républicain. Si profond, si durable qu’ait été le traumatisme de la défaite de 1940, sa honte a été immédiatement compensée par l’action du général de Gaulle, l’existence de la France Libre et l’incorporation finale du pays dans le camp des vainqueurs. Quant à la Résistance qui, par la place qu’y tenaient les communistes, avait pu paraître sur le moment comporter un risque révolutionnaire et une menace de guerre civile, elle s’est vite révélée, dans les faits comme dans la mémoire, une réalité unificatrice. La mutilation algérienne de la France a représenté dans son histoire une coupure à tous égards infiniment plus douloureuse, plus profonde, une blessure loin d’être encore cicatrisée…
Pierre Nora, né en 1931, agrégé d’histoire, éditeur et académicien, a enseigné à Oran de 1958 à 1960. Il a créé en 1980 avec Marcel Gauchet la revue Débats, sabordée l’année dernière, au bout de 40 ans ! Les Français d’Algérie, publié en 1961, est son premier livre. Toujours vert à 90 ans, il vient de publier Jeunesse, qui pourrait être le premier tome de ses mémoires.
Il y parle de son regretté frère ainé Simon Nora (1921-2006), qui fut notamment directeur de l’ENA de 1982 à 1986 et qui doit se retourner dans sa tombe à l’annonce de la disparition programmée de cette grande école !
Il y explique qu’il regrette de ne pas avoir été convaincu de faire sa barmitzwa par le grand rabbin Jacob Kaplan. Mais il n’est jamais trop tard pour bien faire : sceptique à 13 ans, mon fils Guillaume a décidé de faire sa barmitzwa à 39 ans, soit 3 fois 13 ; quel panache si Pierre la faisait à 91 ans, soit 7 fois 13 ! Guillaume avait eu la chance de tomber sur le rabbin de ses 13 ans, Marc Azogui. A défaut de Jacob Kaplan z’’l, Pierre pourrait s’adresser à son lointain successeur René-Samuel Sirat, son ainé d’un an (notre lettre du 15 novembre 2020) !
Christian Bourgois, 2è édition, 2012, 348 p.
Les Shealtiel, histoire d’une famille, documentaire par Ilan Ziv
Sylvie Rostain en parle dans Libé du 16 mars 2000 : L’idée est bonne de remonter le cours des temps, tenter de retrouver les traces à travers le monde de la famille Shealtiel, (ou Saltiel ou Sealtiel, selon les pays (cf la recension de Adobai dans notre lettre du 13 mars), deux cents membres aujourd’hui. Démarrer à Salonique où, voici 600 ans, les premiers exilés de la lignée arrivèrent d’Espagne, puis franchir les sept mers, direction la Hollande, les Etats-Unis d’Amérique, l’Angleterre. Croiser la route de Miles Saltiel, citoyen américain qui, dans les années 60, tomba, au hasard de la première page d’un journal, sur la vie très arnaqueuse d’Emmanuel Saltiel, lointain cousin britannique arrivé vers 1870 en Amérique pour faire fortune. Miles marche sur ses traces, à Cotopaxi, cité minière où il attira, pour leur malheur, une poignée de juifs russes immigrés. Payés 3 dollars quotidiens, ils gagnèrent très sûrement leur passeport pour l’au-delà et inaugurèrent le cimetière de la ville. Emmanuel Saltiel gagnera l’Ouest pour monter d’autres mistoufles, gagner de l’argent qu’il perdra illico et mourir pauvre. La vie de ce sans-aveu est reconstituée en détails. C’est fait à l’anglaise, propre et tout, les archives sont intelligemment choisies, mais cet effort ne peut masquer l’évidence: la mort n’a jamais rendu personne passionnant. Idem pour David et Ralph, enfants rebelles de père très orthodoxes, très tyranniques, nés dans l’Allemagne et la Grande-Bretagne du début du siècle. Leur engagement de jeunes sionistes est attachant. On sourit de savoir que David dirigea un kibboutz en France, à Nazareth, à quelques kilomètres de Brive-la-Gaillarde. On aime entendre Della, femme de Ralph parler de la presse dans White Chapel Road. Seulement voilà, un léger dégoût naît face à cette nostalgie. Qui nourrit-elle ? Personne. Les faits et gestes des rejetons de cette famille, que l’on imagine pourtant intéressants, finissent par nous être totalement indifférents. On espère plus d’intérêt dans le troisième épisode qui parlera du gouffre laissé par la Shoah, dans cette histoire banale, et des tentatives des enfants de la génération suivante de retisser ce lien défait.
Ilan Ziv est un réalisateur de documentaires, né en 1950 en Israël. Après avoir combattu lors de la guerre israélo-arabe de 1973, il est parti aux États-Unis. Il est diplômé de l’école de cinéma de l’université de New York. Il a réalisé de nombreux films depuis The Hundred Years’War (1988) jusqu’à Terrorisme, raison d’État (2017) en passant par la série Capitalisme, grand succès sur Arte en 2014.
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Le MUSSEF s’est donné comme devoir d’entretenir la mémoire des juifs du monde séfarade, méditerranéen et oriental, exilés au milieu du siècle dernier. Sa raison d’être est de raconter leur histoire et leur souffrance et d’en faire un exemple universel d’ouverture et de tolérance. Cliquez ici pour plus de détails sur ce magnifique projet.
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Merci d’avance et bonne santé !
Hubert Lévy-Lambert, Président d’Amussef
LA MEMOIRE VIVE DES COMMUNAUTES JUIVES DU MONDE SEFARADE, MEDITERRANEEN ET ORIENTAL
1 Comment
Bonne rentrée et bonne année ! – AMUSSEF · 31 août 2021 at 14 h 52 min
[…] Marie-Pierre Samitier est juriste, journaliste et écrivain. Elle a écrit de nombreux livres depuis Au pied du mur, au cœur de la Terre Sainte en guerre (2010) jusqu’à Les troubles de l’attention, Vivre et comprendre le TDAH, avec Hervé Caci (2021,cf notre lettre du 17 avril). […]