L’assemblée extraordinaire d’Amussef tenue le 30 décembre a validé la dissolution de l’association au profit du nouvel Institut européen du monde séfarade, avec la création d’un prix d’histoire séfarade pour lequel nous avons déjà reçu plusieurs candidatures. Cliquez ici pour plus de détails.
Evénements en cours ou à venir
– Georges Bensoussan sur Radio J le 2 janvier à 15 h 05
Après des best-sellers comme juifs en pays arabes, le grand déracinement ou les territoires perdus de la République, Georges Bensoussan vient de sortir un nouveau livre : un exil français, un historien face à la justice (notre lettre du 25 septembre). Il est interrogé dans le Grand entretien par Steve Nadjar sur Radio J dimanche 2 janvier à 15 h 05.
– Sylvaine Serruya au CEJ le 5 janvier à 19 h 30
Sylvaine Serruya s’invite au Centre européen du judaïsme le 5 janvier pour une interview par Alain Nedjar sur la sortie de son dernier livre Moïse de Tétouan (notre lettre du 20 novembre).Vous pourrez en profiter pour voir les sculptures de Myriam Sitbon qui y sont exposées jusqu’au 5 janvier (notre lettre du 25 décembre),
– Jacques Attali, dans Perspectives, le 6 janvier à 20 h
Face aux mutations et aux révolutions technologiques, économiques, démographiques, environnementales, sociétales et culturelles auxquelles nous sommes confrontés, le Cercle Avenir propose un temps de recul et une prise de hauteur, en proposant une réflexion sur les grands enjeux humains de demain. Chaque mois, Marc Welinski, écrivain, normalien et homme de médias, reçoit un expert de tous horizons – sciences, philosophie, économie, spiritualités – et engage avec lui une discussion approfondie et sans tabous, pour nous aider à mieux appréhender la complexité de notre monde et à dessiner les ruptures à venir. Jacques Attali sera le premier invité de ce rendez-vous du Centre d’Art et de Culture Juive à l’espace Rachi ou sur internet. Cliquez ici pour plus de détails.
- Patrick Zachmann, voyages de mémoire, jusqu’au 6 mars
Le MahJ organise une grande rétrospective de l’œuvre de Patrick Zachmann, photographe, photojournaliste et réalisateur. Né en 1955 à Choisy-le-Roi, Patrick est membre de l’agence Magnum et lauréat des prix Niepce (1989) et Nadar (2016). Eclectique, il s’est intéressé à ses ancêtres, polonais du côté de son père, algériens du côté de sa mère, comme le montre l’exposition du MahJ, mais aussi à la renaissance de Notre-Dame de Paris. Un article dans le Figaro du 23 décembre souligne qu’il n’y a pas de hasard dans cette double actualité…
- Juifs d’Orient, une histoire plurimillénaire, jusqu’au 13 mars
Il faut voir et revoir la magnifique exposition Juifs d’Orient, Une histoire plurimillénaire. Comme il fallait s’y attendre, le principe d’une telle exposition à l’IMA a suscité des réactions hostiles de la part du groupe BDS, auxquelles se sont ralliés les habituels « idiots utiles ». Mais les chiens aboient, la caravane passe… Voir notre lettre du 8 décembre pour plus de détails.
- Lettres à Camondo, par Edmund de Waal, jusqu’au 15 mai
L’écrivain et céramiste britannique Edmund de Waal est l’invité du Musée Nissim de Camondo jusqu’au 15 mai 2022 pour une carte blanche, une première dans ce lieu singulier et mémorial. En écho à son dernier livre Lettres à Camondo (notre lettre du 14 mai), dans lequel l’auteur retrace avec sensibilité la tragédie de la famille Camondo, cette exposition est une autre manière pour Edmund de Waal de revisiter une maison de famille au destin tragique, qui résonne singulièrement avec celle de sa famille viennoise Ephrussi en 1938.
Musée Nissim de Camondo, 63 rue de Monceau
Nouvelles lectures
- Devenir Feldenkrais, du shtetl à la Méthode, par Philippe Banquet
Né en 1904 à Slavuta, un shtetl d’Ukraine alors polonais, Moshe Feldenkrais fuit la misère et les pogroms, seul, à 14 ans, vers la Palestine. Il y survit comme maçon sur les chantiers de la future Tel Aviv. Il reprend ses études, invente une technique d’autodéfense, puis devient cartographe. Puis il se lance en France dans un doctorat de physique. Devenu ingénieur, et l’une des premières ceintures noires de judo en Europe, il travaille avec Irène et Frédéric Joliot-Curie, rencontre Picasso et Einstein. La guerre éclate, il réussit à quitter la France sur un bateau dirigé par Ian Fleming et se retrouve en Ecosse chercheur pour l’Amirauté anglaise.
Blessé au genou dans sa jeunesse en jouant au football et plus tard au biceps en faisant du judo, il a exploré les mystères de son corps, jusqu’à retrouver l’usage du genou et du bras. Cette découverte des capacités du système nerveux, quand on renonce à dissocier corps et esprit, est à la base de ce qui deviendra sa méthode thérapeutique mondialement pratiquée, la « Méthode Feldenkrais », illustrée par une célèbre photo de David Ben Gourion faisant le poirier sur la plage de Tel Aviv.
Philippe Banquet est informaticien et écrivain. Il a écrit notamment Mystères à l’talienne (roman, 2011) et Les chantelloises (chroniques de son village, 2015). Devenir Feldenkrais est remarquable, bien que son auteur ne soit ni historien, ni biographe, ni même juif !
Valensin, 2021, 192 p.
- Les secrets d’un règne, par Michaël Darmon
Ce livre est le récit des coulisses d’une » guerre » qui a permis au président de la République d’assumer son ambition profonde : diriger la France en souverain.
Gilets jaunes, réforme des retraites, crise sanitaire : autant de batailles difficiles, qui ont révélé un manque d’analyse et de préparation au sommet de l’État.
En 2017, Emmanuel Macron avait pris la réalité politique à contrepied. Quatre ans plus tard, le voilà contredit par les réalités du pouvoir, cherchant à se projeter dans un » monde d’après » qui tarde à advenir.
À partir des confidences glanées dans les allées du pouvoir, Michaël Darmon livre les secrets d’un règne. Comment le chef de guerre autoproclamé a-t-il vécu son confinement à l’Élysée ? Quand a-t-il décidé de se séparer d’Édouard Philippe et comment un éminent ministre a-t-il été à deux doigts d’être nommé à Matignon ?
Né en 1962, Michaël Darmon est journaliste de radio et de télévision, acteur et écrivain. Il a écrit de nombreux livres dont L’après Le Pen (1998, avec Romain Rosso), Sarko star (2004), Ruptures (2008, avec Yves Derai)…
L’Archipel, 2021, 288 p.
- Paris-Tunis-Kairouan, un retour aux sources, par Danielle David-Setbon
Venue en Tunisie à la rencontre de cette situation inédite de la première révolution dans le monde arabe qui a renversé en un mois une dictature de 23 ans, Danielle David va y rencontrer son passé : la voici projetée plus de 40 ans en arrière, l’année de ses 18 ans, la dernière qu’elle aura passé dans sa Tunisie natale. « La révolution, cette nouvelle Tunisie que je découvre, au-delà de la signification politique déterminante qu’elle revêt pour son peuple et pour l’ensemble du monde arabe, se double pour moi d’une invitation urgente et singulière à un retour sur le passé, aux raisons de mon exil et de mon attachement infini à ce pays, à son peuple, à ma tunisianité ». Un retour aux sources qui la mènera jusqu’à Kairouan et son antique communauté juive.
Danielle David-Setbon est née à Tunis en 1946. En 1964, elle émigre en France avec sa famille et devient enseignante en philosophie. En 1978, elle quitte l’Education nationale pour s’engager dans la formation permanente à l’IFOREP où elle occupe différentes responsabilités avant d’en devenir, en 1995, responsable du secteur Recherche. Depuis 2007, elle s’intéresse aux relations entre mémoire et histoire de la colonisation et de la décolonisation au Maghreb.
Hémisphères, 2017, 200 p.
- Le typographe de Whitechapel, par Rosie Pinda-Delpuech
Né en 1881 à Novy Mlini, à la frontière entre la Russie et la Biélorussie, Yossef Hayim Brenner est avec Bialik et Agnon l’un des trois grands écrivains fondateurs de l’hébreu contemporain, et sans doute le plus audacieux. Sa vie est brève, il meurt assassiné à 40 ans, lors d’émeutes arabes à Jaffa en 1921. Il laisse derrière lui quelques volumes qui témoignent, en creux, dans l’espace de 20 ans, de la renaissance tumultueuse de l’hébreu moderne, entre la Russie, Londres, les États-Unis et la Palestine ottomane qui s’étendait de part et d’autre du Jourdain et à laquelle il aurait peut-être mieux valu que les Juifs conservent le nom de Palestine ?
Née en 1946 à Istanbul, Rosie Pinhas-Delpuech a vécu jusqu’à l’âge de 18 ans à Istanbul, avant de partir pour la France, de passer 12 ans en Israël et de revenir à Paris. Après avoir enseigné la littérature et la philosophie, elle est devenue traductrice et écrivain. Elle dirige la collection “Lettres hébraïques” des éditions Actes Sud. Elle a écrit notamment Insomnia, une traduction nocturne (1998), Suite byzantine (2003) et Anna – Une histoire française (2007).
Actes Sud, 2021, 192 p.
Avec tous mes vœux pour une année 2022 meilleure que 2021 !
Hubert Lévy-Lambert, Président d’honneur de l’IEMS