Le prix Constantinople, qui vient d’être créé pour récompenser les auteurs francophones travaillant au rapprochement entre l’Orient et l’Occident, a été attribué à Elie Barnavi, ancien ambassadeur d’Israël en France, pour ses Confessions d’un bon à rien (Grasset 2022) et à Elias Sanbar, historien, né en 1947 à Haïfa, pour son Dictionnaire amoureux de la Palestine (Plon, 2010).  Le grand rabbin Haïm Korsia fait partie du jury qui est présidé par Metin Arditi, co-fondateur des Instruments de la Paix avec Elias Sanbar et auteur du Dictionnaire amoureux d’Istanbul (notre lettre du 28 janvier).

Evénements récents

  • Le prix Charles-Hindenlang décerné le 23 mai à Victor Teboul.
Benoit Roy et Victor Teboul

Le Rassemblement pour un Pays Souverain a décerné le prix Charles-Hindenlang à Victor Teboul, à l’occasion de la Journée nationale des Patriotes, le 23 mai dernier, à Montréal. Ce Prix lui a été conféré en reconnaissance de son engagement envers le Québec et de sa contribution à la cause souverainiste et patriotique. Instaurée en 2002 par l’Assemblée nationale du Québec, la Journée nationale des Patriotes vise à souligner l’importance de la lutte des Patriotes de 1837-1838. Essayiste et romancier, Victor Teboul est le directeur fondateur du magazine en ligne canadien Tolerance.ca. Né à Alexandrie en 1945, il a écrit son autobiographie en 2002 sous le titre La lente découverte de l’étrangeté (notre lettre du 31 octobre 2020). Cliquez ICI pour lire son discours de remerciement.

  • Franz-Olivier Giesbert aux Amis du Crif le 9 juin

Franz-Olivier Giesbert, éditorialiste du Point, a décrit le 9 juin aux Amis du Crif sa vision de l’état de la France à la veille des élections législatives. Il ne se dit pas décliniste mais néanmoins très inquiet sur le dérapage des comptes publics, l’effondrement de l’autorité publique et l’absence de vision de l’avenir. Sa comparaison avec les débuts de la 5ème République, dont il a écrit l’histoire intime sous le titre évocateur « Le Sursaut » (Gallimard, 2021), est éclairante.

Evénements en cours ou à venir

  • Mizrahim, les oubliés de la Terre promise, en salle depuis le 8 juin

Mizrahim, c’est le nom que donnent les israéliens aux juifs venus d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient, victimes, dès leur arrivée sur la Terre Promise, d’un système discriminatoire qui fait d’eux des citoyens de seconde zone. Dans les années 70, un mouvement de révolte s’inspirant des Black Panthers aux États-Unis, émerge pour défendre leurs droits. Confrontée au deuil de son père, ancien membre de ce mouvement, Michale Boganim part à la rencontre de plusieurs générations de Mizrahim. Sous la forme d’un road-movie, le film, présenté récemment dans le cadre du festival du cinéma israélien, approche par l’intime les questions d’exil et de transmission. Cliquez ici pour plus de détails.

  • Festival des cultures juives du 12 au 27 juin

Du 12 au 27 juin, 30 événements pluridisciplinaires vous invitent à découvrir de grandes figures inspirantes qui ont marqué de leurs empreintes, de leur talent, de leur vision, la fabuleuse aventure des cultures juives mais aussi les multiples influences et métissages qui ont irrigué une histoire à la fois singulière et plurielle. Notez en particulier :

–        Concert d’ouverture en hommage à Isaac Stern, le 12 juin à 20 h,

Temple de la nation israélite de Livourne, 1863. © Archivio communità ebraica Livorno

–        Chants et liturgies des Juifs d’Algérie, le 21 juin à 19 h 30,

Fulgurance hassidique – © Hubert Haddad, Galerie Saphir

–        Exposition sur la Diaspora portugaise dans la mairie de Paris centre, du 15 juin à 19 h au 4 juillet,

–        Exposition à la galerie Saphir, Combats plasticiens, du 19 juin à 18 h au 27 juin,

–        Journée judéo-espagnole, LILY HENLEY « ORAS DEZAORADAS », le 23 juin à 20 h,

–        Concert de clôture avec DUDU TASSA & THE KUWAITIS, le 27 juin à 20 h.

Cliquez ici pour lire le programme complet.

–        L’antisémitisme, le refus radical d’Autrui, par Brigitte Stora, le 13 juin à 19 h EN PRESENTIEL A L’INSTITUT ELIE WIESEL ET SUR ZOOM

Il n’y a qu’un seul antisémitisme, au-delà de ses déclinaisons politiques, culturelles et religieuses. Son discours commun postule une « domination juive » contrôlant le destin de l’humanité. Ce fantasme ancestral et meurtrier de la « conspiration juive » s’est redéployé après le génocide nazi comme s’il n’en avait pas constitué le motif principal. Cette langue antisémite est parfois assumée mais semble aussi parlée à l’insu de certains de ses locuteurs. L’abolition du judaïsme comme condition d’une rédemption universelle relève d’une vision du monde, structurelle de l’Occident chrétien, qui s’est fondé sur la récusation de son origine juive, faisant du « Juif » un paradigme de l’altérité. Cliquez ici pour plus de détails sur cette conférence faite dans le cadre des Lundis de Wiesel.

  • La serva padrona, par Yaïr Benaïm, le 19 juin

L’Open Chamber Orchestra, dirigé par Yaïr Benaïm, violoniste et chef d’orchestre, né à Haïfa, joue la Serva Padrona de Pergolèse le 19 juin à 16 h à l’Eglise Saint Christophe de Javel, 28 rue de la Convention.

Cliquez ici pour plus de détails.

Nouvelles lectures

  • Aussi riche que le roi, par Abigail Assor

Sarah, jeune française de 16 ans vivant à Casablanca, pense que la seule voie pour se sortir du bidonville où elle habite est sa beauté. Alors elle la brade au plus offrant, à celui qui lui permettra de manger à sa faim, de prendre un taxi pour rentrer chez elle et de s’habiller comme les jeunes de son âge. Alors lorsqu’elle fait la rencontre de Driss qu’on dit aussi riche que le roi, elle se dit que c’est lui et lui seul qu’il lui faut…

Née en 1990 à Casablanca, Abigaïl Assor a quitté Casablanca après son bac pour suivre une prépa littéraire à Paris, au lycée Henri IV. Après des études de sociologie et de philosophie à Londres, elle a travaillé dans la communication culturelle et l’art contemporain, avant de se consacrer à l’écriture. Aussi riche que le roi est son premier roman.

Gallimard, 2021, 208 p.

  • Iconoclastie du Moyen-Orient, 2016-17, par Samy Bochner

Cent ans après, ce livre rafraichit opportunément la mémoire de ceux qui ont oublié les accords Sykes-Picot de 1916, qui sont à l’origine du partage de la Palestine ottomane. Jean-Pierre Allali en dit : « L’auteur montre bien comment les Anglais, après les promesses de céder la totalité de la Palestine mandataire aux Juifs afin d’y bâtir leur État, sont revenus, sous la pression parfois violente des Arabes, sur leur plan initial, en créant, le 25 mai 1946, le royaume hachémite de Transjordanie, privant ainsi les Juifs de 72% de la Palestine. Et ce n’est pas fini ! Les 28% restants seront, par le biais de la fameuse résolution 181 des Nations unies, divisés entre un État juif et un État arabe. Il convient de le rappeler sans cesse : Israël, qu’on vilipende à longueur d’année, n’occupe à sa naissance, que 14% du territoire qu’on lui avait promis. Et, pour ce qui est des Palestiniens, artificiellement créés il y a quelques décennies, Samy Bochner a raison de rappeler que ce vocable a longtemps désigné les Juifs. On leur a, en somme, volé leur nom… ». Nous recommandons à Samy d’envoyer son livre aux membres de la Commission d’enquête de l’ONU, qui vient de sortir un rapport mettant sur Israël l’entière responsabilité de la poursuite du conflit israélo-arabe !

Originaire de Lille, Samy Bochner est avocat à la Cour de Paris. Il a écrit un livre prémonitoire sur L’Economie d’Israël, joker des entreprises françaises (1997). Il a été membre de l’ACEFI, administrateur de la CCFI et chargé de mission au Jerusalem Post. Qui sait que le Jerusalem Post s’appelait naguère le Palestine Post ?

Biblieurope, 2016, 189 p.

  • L’odyssée de Simon, d’Essaouira à Constantine, par Jean Nakache

Enfant, je vivais dans un village situé au sud de Constantine, nous dit Jean Nakache. Chez nous, il n’y avait pas encore la TSF pour meubler nos soirées. Alors, j’écoutais avidement ma mère qui racontait, par épisode, la légende de mon arrière-grand-père Simon, le fondateur de ma famille maternelle. Cette histoire, les tantes de ma mère me l’ont aussi racontée et complétée. Cette légende se déroule à une période très particulière des Juifs d’Algérie, celle de leur émancipation naissante, rendue possible grâce à Napoléon III. Aussi, le destin a voulu que le récit du long périple de mon arrière-grand-père embrasse la grande histoire.

Né en 1936 à Constantine, Jean Nakache est en France depuis 1962. Il est docteur et a été maitre de conférences en sciences physiques à l’Université de Paris puis directeur du centre INFFO et conseiller de ministres de la formation professionnelle. Il a écrit de nombreux ouvrages, notamment autour de l’histoire du Décret Crémieux.

Disponible sur Amazon, 2021, 220 p.

Bonnes lectures et bon premier tour !

Hubert Lévy-Lambert, Président fondateur d’Amussef

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1 Comment

Albert Bourla reçoit le prix Genesis – AMUSSEF · 5 octobre 2022 at 15 h 41 min

[…] film Mizrahim, Les oubliés de la Terre promise (notre lettre du 10 juin) a été dédié par sa fille Mikhale à Charly Bouganim, ami d’enfance de David Bensoussan, avec […]

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