Encore une riche actualité de livres d’auteurs d’origine séfarade sur l’économie, l’espionnage, l’exil, les femmes savantes ou la cuisine, d’Attali à Sarfati en passant par Moati…

L’économie de la vie, par Jacques Attali

Pour garantir la survie de l’humanité, menacée comme jamais par la crise née de la pandémie du Covid-19 et de sa gestion, Attali nous dit dans son quelque 80ème ouvrage, qu’il faut passer au plus vite de l’économie de la survie à l’économie de la vie. Celle-ci regroupe tous les secteurs économiques qui se donnent pour mission la défense de la vie, dont on constate tous les jours l’importance vitale, comme la santé, la gestion des déchets, la distribution d’eau, le sport, l’alimentation, l’agriculture, l’éducation, l’énergie propre, le numérique, le logement, la culture, l’assurance. Mais la survie de l’humanité ne passe-t-elle pas avant tout par le freinage de son expansion démographique incontrôlée qui entraine un réchauffement inéluctable de la planète et une disparition accélérée des espèces animales et végétales ??

Jacques Attali, né en 1943 à Alger, est ancien élève de Polytechnique, des Mines, de Sciences Po et de l’ENA. Il a été conseiller spécial de François Mitterrand (1981-91). Il a fondé la BERD (1991). il a présidé la Commission pour la libération de la croissance française (2008). Il dirige les groupes Positive Planet et Attali & Associés. Il a publié plus de 80 livres dont L’année 1492 (1991), Dictionnaire amoureux du judaïsme (2009), Phares (2010) ou L’année des dupes, Alger 1943 (2019). Il est docteur honoris causa de l’Université de Haïfa.

Fayard, 2020, 252 p

L’espion qui venait d’Israël, par Uri Dan et Yeshayahu Ben Porat

Ce livre qui a inspiré la série The Spy avec Sacha Baron Cohen, raconte l’histoire d’Elie Cohen, né en 1925 à Alexandrie, recruté très jeune par le Mossad qui l’envoie à Buenos Aires puis à Damas où il se lie d’amitié avec de nombreuses personnalités syriennes dont  le ministre de la Défense, ce qui lui permet de contribuer de manière décisive à la victoire d’Israël lors de la guerre des 6 jours.

De son service militaire à sa formation d’agent secret, de la création de sa couverture à son implantation en Syrie, jusqu’à sa traque sans merci et sa pendaison sur la place publique de Damas en 1965, ce livre retrace le parcours extraordinaire d’un espion qui a, trois ans durant, infiltré les plus hautes sphères du pouvoir politique et militaire syrien.

Uri Dan, né en 1935 à Tel-Aviv et mort en 2006 à Kfar Saba, était journaliste, écrivain et réalisateur. Il était membre de l’État-major d’Ariel Sharon pendant la guerre du Kippour. Il a écrit de nombreux livres dont Mossad : 50 ans de guerre secrète (1995).

Né à Vienne en 1927 et mort à Tel Aviv en 2007, Yechayahou Ben Porat était journaliste et écrivain. Il a co-écrit notamment Kippour, le premier récit vécu et complet de la guerre israélo-arabe par les sept journalistes les mieux informés d’Israël (1973), Entebbe (1976) et Opération Babylone (1986).

Première parution chez Fayard en 1970. Réédition en 2020, 352 p

Cities of splendor in the shaping of Sephardi history, par Jane Gerber

Jane Gerber raconte les origines de l’identité séfarade, qui a signifié des choses différentes à des moments différents, mais a toujours impliqué un lien avec l’Espagne, d’où les Juifs ont été expulsés en 1492. Alors que les Juifs séfarades ont vécu dans de nombreuses villes à travers l’histoire, certaines villes ont eu un plus grand impact dans la formation de leur culture, de Cordoue au Xe siècle à Tolède, Venise, Safed, Istanbul, Salonique, et Amsterdam à l’aube du XVIIe siècle. Dans chacune de ces villes une dimension particulière de la juiverie séfarade a pris forme ou s’est exprimée sous une forme particulièrement intense.

Jane explique que la plupart de ces villes étaient hétérogènes dans leur population et leur culture – la moitié d’entre elles sous domination chrétienne et l’autre moitié sous domination musulmane – et que cela a façonné la vision et l’attitude des séfarades. Tout en cultivant une identité distinctive, ils se sentaient chez eux dans les cultures de leurs terres d’adoption.

Née en 1938, Jane S. Gerber est professeur émérite d’histoire et directrice de l’Institut d’études séfarades au Graduate Center du CUNY. Elle a été présidente de l’Association for Jewish Studies et professeure invitée à Harvard, Yale, Columbia, l’Université hébraïque de Jérusalem, l’Université de Pennsylvanie et le Jewish Theological Seminary et membre du conseil d’administration de l’American Sephardi Federation (ASF). Elle a écrit de nombreux ouvrages dont Jewish Society in Fez (1980); The Jews of Spain (1992); Sephardic Studies in the University (1995); The Jews in the Caribbean (2014).

The Littman Library of Jewish Civilization, 2020, 332 p

Lettre à Anita, par Serge Moati

Par cette « lettre » qu’il adresse à sa petite-fille née en 2017, Serge Moati répond à une question qui le taraude : que restera-t-il du monde qui l’a vu grandir ? Dans les temps à venir, que restera-t-il des Moati (juifs de Tunisie), de la gauche, de la franc-maçonnerie, de la télévision et de ce cinéma qu’il a tant aimé ?


De la Villa Jasmin de Tunis au pensionnat parisien en passant par la perte de ses parents à l’âge de onze ans, la rencontre décisive avec François Truffaut et, plus tard, les années Mitterrand, Serge Moati raconte, à sa façon, les moments essentiels de sa vie. Un récit biographique à la fois drôle et émouvant autant qu’une ode à la transmission.

Serge Moati, né en 1946 à Tunis, est journaliste et documentariste. Il a beaucoup travaillé pour la télévision mais a aussi été scénariste, producteur de cinéma, acteur et écrivain. Il a également été conseiller de François Mitterrand (1971). Il a animé sur France 5 Ripostes (1999-2009). Il a écrit plusieurs romans dont Villa Jasmin (2003) et Du côté des vivants (2006). Son fils Félix est un grand acteur (Résistance, No man’s land). Il passe tous ses étés à la Marsa.

Fayard, 2020, 240 p

Nous sommes tous des femmes savantes, par Lionel Naccache

Lionel Naccache a une idée audacieuse pour relier l’époque des Femmes savantes (Molière 1672) à notre époque : la sexualité et la connaissance seraient deux sœurs jumelles qui exposeraient chacun d’entre nous à de redoutables défis hier comme aujourd’hui. Un malaise contemporain s’y dessine, empli de symptômes qui renvoient tantôt à la connaissance, tantôt à la sexualité, mais qui n’ont jamais été analysés comme relevant d’un même trouble situé à l’intersection de ces deux domaines. Ce livre s’emploie à le déchiffrer en postulant l’existence d’une névrose pétrie de connaissance et de sexualité, tant pour les femmes que pour les hommes.

Né en 1969 à Sarcelles, ancien élève de l’ENS et docteur en médecine, Lionel Naccache est chercheur en neurosciences cognitives à l’ICM (Institut du cerveau et de la moelle épinière) et membre du Comité national d’éthique. Il a écrit de nombreux essais dont Quatre exercices de pensée juive pour cerveaux réfléchis (2003) ou Un sujet en soi : Les Neurosciences, le Talmud et la Subjectivité (2013). Ses travaux lui ont valu de nombreux prix scientifiques.

Odile Jacob, 2019, 256 p

LA CUISINE ANTI-INFLAMMATOIRE GOURMANDE par Ruben Sarfati et Catherine Lacrosnière

Cet ouvrage comprend pas moins de 130 recettes savoureuses qui diminuent les maladies chroniques d’origine inflammatoire. On y trouve des recettes à base de légumes, de racines, de farines, d’huiles, de féculents et légumineuses, de graines, de poissons et fruits de mer, des volailles et viandes, de produits laitiers, fruits, baies, oléagineux, épices, herbes et même des superaliments, comme le taboulé de freekeh à la grenade, coriandre, menthe et graines torréfiées.

Né en 1994, Ruben Sarfati est un jeune chef touche-à-tout. Il a participé à l’émission Un dîner presque parfait et Top Chef sur M6 à l’âge de 18 ans. Il a créé ensuite un restaurant., aujourd’hui fermé Il envisage maintenant de partir en Nouvelle-Zélande !

Catherine Serfaty-Lacrosnière est médecin nutritionniste, diplômée de la faculté de médecine Paris-Ouest (Paris V) et de l’Université de Tufts (Boston). Elle a publié 8 livres sur la nutrition dont Les secrets de l’alimentation anti-inflammatoire (2010), Divers Conseils minceur (2014) ou Prévenir et soigner l’inflammation (2018).

Hugo New Life, 2020, 224 p

Pourquoi un musée du monde séfarade ?

Vous êtes un des derniers témoins de cette épreuve subie par les communautés séfarades, méditerranéennes et orientales au milieu du siècle dernier ? Ou ce sont vos parents ou grands-parents ou des amis proches qui vous l’ont racontée ? Vous pensez qu’elle doit être connue du grand public et servir d’exemple ? Aidez-nous à la maintenir vivante en nous envoyant de l’argent ou en nous envoyant votre histoire ou en vous impliquant personnellement !

Pour verser votre cotisation, à partir de 50 €,  cliquez !

Votre don ne vous coûtera qu’un tiers, voire un quart si vous êtes à l’IFI

Pour raconter l’histoire de votre famille, cliquez !

Pour vous impliquer personnellement, écrivez-moi.

Toutes les bonnes volontés sont appréciées et particulièrement pour nous aider dans la levée de fonds.

Merci d’avance

 Hubert Lévy-Lambert

Président d’Amussef

LA MEMOIRE VIVE DES COMMUNAUTES JUIVES DU MONDE SEFARADE, MEDITERRANEEN ET ORIENTAL

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5 Comments

Visionnez l’interview de Monique Cohen ! – AMUSSEF · 23 mai 2021 at 11 h 36 min

[…] Sous le titre « Portraits de mon père », Félix Moati décrit son père Serge sur arte.tv du 14 mai au 13 juin. Nous avons parlé dans des lettres récentes de Villa Jasmin et de Lettre à Anita. […]

Visionnez l’interview de Benjamin Stora ! – AMUSSEF · 30 mai 2021 at 10 h 42 min

[…] Sous le titre « Portraits de mon père », Félix Moati décrit son père Serge sur arte.tv du 14 mai au 13 juin. Nous avons parlé dans des lettres récentes de Villa Jasmin et de Lettre à Anita. […]

Visionnez l’interview de Haïm Korsia ! – AMUSSEF · 12 juin 2021 at 18 h 33 min

[…] Sous le titre « Portraits de mon père », Félix Moati décrit son père Serge sur arte.tv du 14 mai au 13 juin. Nous avons parlé dans des lettres récentes de Villa Jasmin et de Lettre à Anita. […]

Enrico Macias et la famille Ghrenassia – AMUSSEF · 23 juillet 2021 at 16 h 50 min

[…] Après la réception de la médaille commémorative d’Elie Cohen, nous vous rappelons que nous avons recensé le livre qui lui était consacré par Uri Dan et Yeshayahu Ben Poratsous le titre L’espion qui venait d’Israël dans notre lettre du 22 novembre dernier […]

Racontez-nous votre histoire ! – AMUSSEF · 30 juillet 2021 at 17 h 54 min

[…] Le Babylonian Jewish Heritage Center à Or Yehuda vient d’interviewer Nadia Cohen, la veuve d’Eli Cohen, l’espion le plus célèbre d’Israël, dont nous venons de recevoir une médaille commémorative (notre lettre du16 juillet ). Voir aussi L’espion qui venait d’Israël (notre lettre du 22 novembre dernier). […]

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